150 jours avant la CAP-MARTINIQUE

150 jours et 4 week-end d'entraînement : c'est tout ce qui nous sépare du grand départ

D'ici là nous devons: suivre un stage de survie, une formation moteur, acheter le matériel de rechange, préparer le bateau en configuration transat, passer in check médical, in check dentiste ( oui oui 😭)

Bref la "trêve hivernale" ne va pas être de tout repos mais on y croit!

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Amis skippers vous pouvez changer le quotidien de centaines de jeunes placés en situation de protection administrative ou judiciaire en participant aux week ends organisés par notre association partenaire Association Initiatives Grand Largue

Vous pouvez nous aider et rejoindre l'aventure!
Nous somme activement à la recherche de sponsors, de mécènes et de donateurs pour nous permettre de prendre le départ de la Cap-Martinique le 14 avril 2024!

Merci à nos partenaires Ares Sécurité et BLC Data Services, ainsi qu'à nos généreux donateurs qui se reconnaîtront.

Nuit des îles du ponant

C'est bientôt la rentrée pour les #daronssurlatlantique 🎒

Après deux mois de vacances loin des lignes de départ et des empannages sous spi, il est l'heure de s'y remettre!

Nous n'avons malheureusement pas pu beaucoup naviguer ensemble cet été. L'heure est à la planification des prochaines étapes car oui, le départ est dans 7 mois 😱 !

Notre prochain fait d'arme sera la Nuit des Iles du Ponant, une course qui se tiendra le week-end du 2 septembre autour des iles de Belle Ile, Groix, Houat.

On est un peu rouillé mais on a hâte d'en découdre! à suivre!

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Amis skippers vous pouvez changer le quotidien de centaines de jeunes placés en situation de protection administrative ou judiciaire en participant aux week ends organisés par notre association partenaire grandlargue.org

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Nuit des Iles du Ponant

Opération Initiative Grand Largue

Le week-end du 16 au 18 juin, nous participons au à l'opération du Crouesty de notre association partenaire Initiative Grand Largue, qui consiste à emmener des jeunes défavorisés pour 2 nuits et 2 jours en bateau, afin de leur faire découvrir la voile, la mer et la vie au Largue ! voir L'association partenaire : Grand Largue pour plus de détail.

Ce fut une très belle expérience qui nous a permit de rencontrer des jeunes d'une banlieue d'Angers, de passer un moment de convivialité et de partage dans la baie de Quiberon. Nous en garderons de bon souvenir malgré le temps du mois de juin (peu de vent et de la pluie).

 

 

Armen Race 2023

L’Armen Race

Le point d’orgue de la saison pour nous depuis plusieurs années. C’est la course qui nous permet de nous mesurer aux autres bateaux hors de la baie de Quiberon, qui permet de gérer la conduite aux différentes allures sur des bords de plusieurs heures, de rencontrer la houle de l’atlantique, de fonctionner en quarts et de gouter au plaisir de passer la ligne d’arrivée après plusieurs jours en mer.

Sauf que jusqu’ici nous étions en équipage, 6 en général, 6 pour se partager les taches, faire à manger, exécuter les manœuvres, changer les voiles, empanner le spi, etc., et cette fois ci nous ne sommes que 2 pour tout faire. Ça fera peut-être sourire les chevronnés mais c’est une première pour nous !

Notre entrainement dans le golfe de Gascogne encore frais dans la mémoire, nous nous retrouvons mercredi pour préparer le bateau. C’est l’effervescence à la trinité. Tout le « monde » est là : skippers, organisation. 14 classes sont représentées pour 227 bateaux, dont 72 dans notre catégorie, les « IRC double ». Autant dire que le départ va être tendu et la concurrence très rude !

Dernier briefing météo avec Orlabay : a priori les conditions seront très favorables sauf pour le départ pour lequel les prévisions sont incertaines. Rien n’est joué pour personne donc.

C’est donc assez concentrés que nous remontons le chenal de la Trinité vers la zone de départ. Le spectacle est grandiose, autant de voiliers sur l’eau qui se croisent et se recroisent en attendant le signal du départ, en essayant de se positionner au mieux pour prendre l’avantage sur les autres, avec pèle-mêles des class40 de derniere génération et des bateaux de croisière plus ou moins préparé pour la régate, le ballet est constant et on se demande par quel miracle personne ne se rentre dedans.

Soucieux de préserver l’intégrité de notre bateau, et conscient que nous ne pouvons pas rivaliser en vitesse et en angle au vent au près – qui est l’allure du départ – nous partons en deuxième rideau. Sur une course aussi longue le départ a son importance mais n’est pas si déterminant que ca pour le résultat final.

Les conditions sont meilleures que prévu pour sortir de la baie entre Belle Ile et Quiberon via le chenal de la Teignouse. Nous parvenons à nous maintenir dans la flotte pendant ce long bord de près, ce qui n’est pas une mince affaire car nous avons depuis le début beaucoup de difficulté à être performants à cette allure avec ce bateau qui est conçu pour les allures de portant.

Arrivés au chenal ça se complique sérieusement. La marée montante crée un fort courant contraire qui rend le passage très difficile. Nous perdons pas mal de place à cette occasion et entamons à nouveau un bord de près pour remonter le long de Quiberon vers le nord. En effet le vent vient d’Ouest – c’est notre route – et nous attendons une « bascule » vers le Nord – le vent doit changer de direction – pour poursuivre notre route sous une allure plus favorable.

Une fois la bascule effective nous pouvons enfin affaler le génois, lancer le Code 0 (une sorte de petit spi asymétrique) qui nous permet de descendre à un très bon rythme vers les Glénans. C’est là que le potentiel de notre OFCET se révèle. Nous remontons quelques concurrents et ça fait un bien fou !

Arrivés au Glénans nous visons a présent la bouée virtuelle Uship 1 qui marque la fin du parcours vers l’Ouest. Nous hissons à nouveau le génois et entamons (encore) un long bord de près légèrement dessérré qui nous pénalise par rapport à nos concurrents. La nuit s’installe, on commence les quarts. Pendant la nuit, nous atteignons Uship 1, puis Uship 2, et dès le vendredi matin nous sommes sur le chemin du retour vers l’ile d’Yeu sous Code 0 puis spi asymétrique, en comptant sur une nouvelle bascule de vent à l’Ouest. Nous visons donc assez haut sur la route vers Belle Ile. A l’AIS (système qui permet de voir les autres bateaux sur la carte), les concurrents ne semblent pas tous d’accord sur la route à suivre et la flotte s’étale en largeur entre l’option Nord et l’option Sud.

Ce bord vers l’ile d’Yeu est un pur plaisir. Nous surfons sur les vagues sous spi à 10, 11, 12 nœuds. Ce bateau est capable de plus mais nous ne descendons pas assez dans le sens des vagues pour en profiter davantage.

Nous mesurons notre avantage à ces allures en rattrapant plusieurs concurrents qui ont renoncé à garder leur spi  face à la difficulté de le tenir. Le vent monte rapidement après Belle Ile et tutoie les 20 nœuds en apparent. Nous affalons le spi et ressortons encore le Code 0. Nous arrivons à Yeu en fin de journée et commençons la remontée vers la Trinité à nouveau au près.

Ce dernier bord est particulièrement difficile. Nous remontons à 30 nœuds de vent apparent dans une nuit noire. Autour de nous les lumières de Yeu, de Saint Nazaire, du champ d’éolienne, et des autres bateaux se confondent si bien qu’il faut régulièrement consulter la carte pour vérifier que nous ne sommes pas en route de collision.

En pleine nuit vers 3h un énorme spot éclaire tout le bateau. C’est un bateau de pêche surgit de nulle part qui se signale et vérifie ce qui passe devant lui !

Nous retrouvons des conditions très similaires à notre traversée du golfe de Gascogne. On se croise toutes les deux heures, on augmente sensiblement notre consommation de gants et de chaussettes sèches, et finalement ce bord passe assez vite

Vers 10h30 samedi matin nous distinguons enfin l’entrée du chenal de la Trinité. Il fait un temps magnifique et des dizaines de bateaux sont de sortie pour se rendre dans le Golfe du Morbihan pour admirer la parade des vieux gréements organisée pour la semaine du golfe.

Il faut imaginer que nous sommes au près serré, bateau gité à 40° en mode régate, pantalon et veste de quart trempés, gilet de sauvetage, balise AIS, bref en mode course le couteau entre les dents, et nous croisons des plaisanciers en short qui nous lancent de sympathiques « bravo » depuis leurs bateaux de croisière..

A 11h13 nous contactons le comité de course à la VHF et coupons la ligne d’arrivée.

Bilan :

Les plus :

  • Nous sommes à peine fatigué grâce à notre bonne gestion des quarts testée sur la traversée du Golfe de Gascogne.
  • Nous sommes parvenus à tirer très correctement sur notre bateau à toutes les allures
  • Nous avons terminé la course - 310 miles – en 1 jour 20 heures et 48 minutes, ce qui constitue notre record de vitesse sur ce parcours ! sachant que la ligne fermait le dimanche à 8h du matin.

Les moins :

  • Nous ne sommes pas compétitifs au près. Plusieurs raisons à cela : inexpérience, peut être aussi les voiles qui ne sont pas optimales. Sur course à 50% de près ça fait très mal. Heureusement on devrait s’attendre rencontrer beaucoup moins cette allure sur la transat.
  • Nous devons davantage anticiper les conditions météo et les changements de voile. Nous nous sommes laissé surprendre par les conditions lors de la remontée de l’ile d’Yeu.

 

Au final nous rentrons à Paris des souvenirs pleins la tète, des idées d’optimisation à revendre, et une envie assez pressante de repartir sur l’eau.

 

Prochain rendez-vous : le week end du 18 juin avec notre association partenaire Grand Largue, lors duquel nous emmènerons des jeunes prendre la mer avec nous !

Coucher de soleil sur le golf de Gascogne
Coucher de soleil sur le golf de Gascogne

En route pour la qualification!

415 miles

62h et 17 mn

6.7 noeuds de moyenne

Et nous voilà probablement* qualifiés pour la Cap Martinique, au terme d'un parcours qui restera dans nos mémoires !

Lundi 3 mai 9h30 nous larguons les amarres du port de la Trinité sur Mer sous l'oeil amusé des quelques passants du matin sur le môle Caradec qui voient passer notre bateau préparé en mode course au large alors que le temps est davantage à faire des ronds dans l'eau au soleil de la baie de Quiberon. Mais nous n'avons pas bien dormi tous les deux la nuit dernière, stressés malgré nous par ce qui est notre première traversée sérieuse au delà des cotes bretonnes. Alexis a déjà traversé une fois le golfe de Gascogne il y a plusieurs années et en conserve un souvenir épique, il sait à quoi s'attendre. De mon coté je bénéficie de l'insouciance de la première fois.

 

les prévisions sont très bonnes pour nous : un vent de Nord Ouest qui doit tourner Nord Est dans la nuit voir même basculer a nouveau Sud Ouest vers la fin de parcours que nous avons anticipé au jeudi 4 mai, avec une intensité très raisonnable de 16 noeuds établis. C'est donc optimistes que nous hissons le grand spi à la sortie du chenal de la Trinité direction Hoedic pour atteindre l'océan au plus vite.

Peine perdue, avec un vent très faible nous mettons deux bonnes heures à atteindre cette première étape, en essayant de chercher la pression là ou elle se trouve. l'avantage d'avoir mal dormi la nuit précédente nous permet de rentrer tout de suite dans le rythme 2h de quart/2h de sommeil que nous tiendrons assidument jusqu'au retour à Belle Ile.

Une fois passé Hoedic nous touchons enfin du vent et entamons une descente express vers le sud porté par un vent beaucoup plus fort que prévu, une houle formée qui nous permet de surfer sur les vagues sous spi, le graal en fait pour nous. Là ce sont vraiment les conditions que nous cherchons à travailler et que nous pensons rencontrer lors de notre traversée vers la Martinique. C'est aussi l'occasion de peaufiner les réglages du pilote automatique que nous parvenons à faire fonctionner quasiment tout du long. 

A 10 noeuds en moyenne nous déboulons sur les vagues, atteignant jusqu'à 14 noeuds sur certains surfs. le premier coucher de soleil est magnifique, on cuisine le diner dans des conditions de quasi croisière et on entame notre nuit accompagné par les dauphins, bref une image de carte postale.

Apres une première nuit sans encombre avec tout de même plusieurs changement de voile pour accompagner au mieux ce flux qui "prend de la droite" au fur et à mesure, nous coupons le 11e méridien vers 18h le mardi 2 mai. Entre temps la météo s'est stabilisée et le flux s'installe à l'Ouest (et n'en bougera plus) pour 25 noeuds établis. afin d'aller chercher le 45e parallèle sans partir trop à l'ouest, nous affalons enfin le spi et entamons un bord de bon plein de 35 miles. Là les conditions sont bien moins agréables mais nous pensons toujours pouvoir faire le retour au travers sous Code 0 (notre plus petite voile de portant). 5 heures plus tard nous coupons la parallèle et virons de bord pour entamer la remontée. mais le vent à légèrement tourné et nous nous retrouvons exactement à la même allure tribord amure.

Devant nous donc environ 200 milles jusqu'à la maison, au près bon plein, sur le même bord, dans un bateau gité au maximum, jouet de la houle qui s'est fortement creusée, dépassant parfois la hauteur du bateau.

Dans ces moment là, pas le choix il faut y aller, alors nous passons en mode automatique : 2 heures de "sommeil" calé au fond du bateau, 2h de veille assez éprouvante puisque rester à l'intérieur du bateau, c'est la nausée assurée (et de tout façon impossible de s'installer confortablement), rester dehors c'est l'assurance de se faire tremper par les paquets de mer qui s'abattent sur le pont.

On touche vraiment aux joies de la course au large, ambiance lessiveuse, bruit assourdissant du vent et des vagues. les déferlantes qui nous percutent sur le coté submergent le pont jusqu'à se déverser à l'intérieur du bateau. Plus rien n'est sec, plus rien de sèche, nous sommes en mode survie en "attendant que ca passe".

Ces charmantes conditions vont durer 30 heures jusqu'à la délivrance d'apercevoir Belle Ile. 30 heures sans croiser quasiment personne (à part une colombe qui on ne sait pas bien comment va atterrir sur le bateau au milieu de nulle part et rester la un bon moment), sans communication avec l'extérieur, rien d'autre que nous, le bateau, la mer et nos affaires que nous tentons de faire sécher en vain.

Une fois passé Belle Ile il nous reste encore quelques heures de navigation pour entrer dans la baie de Quiberon et stopper le chrono au passage du Trého à l'entrée du chenal de la trinité.

Notre arrivée est un peu surréaliste : nous sommes épuisés, nous venons d'abattre 415 miles en 62 heures, soit bien plus vite que nos prévisions, et la ville endormie se moque bien de notre petit exploit mais qu'importe, nous avons validé l'hypothèse la plus importante pour nous : 3800 miles? même pas peur.

 

Prochain rendez vous : l'Armen Race au week end de l'Ascension

 

*Nous attendons la réponse officielle de l'organisation de la course à l'heure ou j'écris ces lignes